J’ai été assez déconcertée, mais aussi assez en colère en visionnant le replay de l’émission Salut les terriens du dimanche 4 mars 2018. Je sais qu’il n’est pas forcément très bon d’écrire sous l’effet de la colère. C’est ce qui m’a amené à laisser passer un peu de temps avant d’écrire cet article.
L’éducation bienveillante : le mal des parents ?
On parle des droits de l’enfant, on parle de ses droits à ne pas subir de châtiments corporels, de leurs droits à ne pas subir de violences, de leur droits à ne pas être humiliés, à ne pas être affectés physiquement et psychologiquement. J’ai été en colère car dans cette émission, il s’agit d’une banalisation de tous ces droits. J’ai été également choquée que les chroniqueurs se servent d’une vidéo pour amener leur point de vue. Pourquoi ne pas l’avoir fait en présence même d’Isabelle Filliozat ? Pourquoi ne pas l’avoir à leurs côtés afin d’assister à un véritable échange ? Ce sont des questions qui restent en suspens de mon côté. Pour moi, lorsqu’on ne peut pas dialoguer, que l’on veut donner aux spectateurs une unique version des faits, je ne trouve pas cela constructif. Et encore une fois, cela me pose question quand au but final de ce sujet. Si j’osais, je parlerais de manipulation du téléspectateur.
Lors de cette émission, on a pu entendre : « Ces gens là font beaucoup beaucoup de mal » concernant les acteurs de la parentalité bienveillante. Du mal à qui ? Aux parents ? Parce qu’on les amène à réfléchir sur leurs pratiques ? A se poser des questions et à ne plus agir selon un modèle donné par les anciens ? Dois-je comprendre qu’il faudrait continuer à faire du mal aux enfants pour ne pas faire de mal aux adultes ? Les enfants auraient donc moins d’importance que les parents ? Un être humain de 4 ans a le droit de souffrir pour qu’un adulte se sente bien ? C’est ça l’éducation que cette émission prône ? Car dans les propos énumérés, il est dit « dans l’éducation bienveillante, s’il y a un problème, c’est de votre faute à vous parents. » Qui a dit cela ? Les acteurs de la parentalité positive sont là pour informer les hommes et les femmes d’aujourd’hui des conséquences de ces violences éducatives ordinaires afin que chacun puisse ensuite agir en conscience. N’est-il pas important de connaitre les répercussions de nos actes sur nos enfants ?
Prise de conscience – Parentalité bienveillante
Certes, sortir de sa zone de confort, avoir des prises de consciences n’est pas toujours la situation la plus confortable. Et je vous parle en connaissance de cause. Aujourd’hui, j’écris mon article sans aucun jugement à l’égard de tous les parents de cette Terre, quelques soient leurs méthodes, leurs besoins, leurs envies, leurs possibilités. Bien des parents aimeraient faire autrement, agissent à contre cœur parce qu’ils n’ont pas d’outils pour faire autrement, ils ne sont pas accompagnés, ni aidés, ni soutenus, ni compris. Parce que l’éducation que nous avons nous même reçue ne nous a pas appris ni apporté tout cela. Je vous parle et vous ouvre mon cœur aujourd’hui parce que j’ai été l’une de ces mères qui crient. Et je m’estime chanceuse d’avoir découvert l’éducation respectueuse. J’ai dû beaucoup lire, j’ai dû beaucoup travailler sur moi. Je me considère comme un exemple de mère parmi tant d’autres. Je suis la preuve qu’il est possible de changer. Je pars toujours du principe, pour tout dans ma vie, que si les autres en sont capables, alors j’en suis capable aussi. Et cette philosophie de vie n’est pas seulement valable pour moi. Elle l’est pour nous tous. Et j’ai envie de dire aujourd’hui, à tous ces parents, qui ont envie de vivre autrement avec leurs enfants, mais qui ne savent pas encore comment faire ou pour qui c’est plus fort qu’eux à ce jour d’agir ainsi, qu’il est possible et qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils n’y arrivent pas. Vous aurez besoin d’être accompagnés, d’être écoutés, d’être entendus, d’être compris. Si on vous donne de vraies pistes, de vraies méthodes, des cas concrets pour éduquer autrement, vous y arriverez. Seul, il peut être vraiment compliqué de changer. Cela demande aussi, comme je vous l’ai déjà dit, un fort travail sur soi, parce que bien des choses viennent de notre enfance. Il ne s’agit pas là de jeter la pierre à nos parents ni grands-parents parce qu’ils ne savaient pas eux non plus, les conséquences des punitions et fessées. Donc il n’est absolument pas question de juger qui que ce soit.
Un manque de connaissances ?
Il n’y a pas de bons, ni de mauvais parents. Il n’y a que des parents qui aiment leurs enfants et c’est le seul point sur lequel je rejoins les participants de cette émission. C’est qu’effectivement il faut donner de l’amour à son enfant. Mais attention à ne pas confondre donner de l’amour et justifier nos actes avec de l’amour ou encore se servir de l’amour comme prétexte aux châtiments corporels ni aux violences éducatives ordinaires. Je pense qu’il y a là une grande différence à faire et qui a son importance.
Connaissances de l’enfant
Il faut également plus de connaissances sur l’enfant d’une part. Tous les enfants naissent égaux, naturellement bons, altruistes et coopératifs. A un moment donné, dans l’émission, monsieur Giesbert nous confie, visiblement suite à des lectures de monsieur Naouri, « Quand l’enfant fait tomber la cuillère la première fois, et bein, il faut pas la prendre […] et à la fin, il devient le patron. » dit-il en palant de l’enfant. Voici maintenant mon explication concernant le besoin de ramasser cet objet plusieurs fois pour favoriser le développement de l’enfant : il s’agit de la permanence de l’objet. En voici la définition issue de Wikipédia : « En psychologie du développement, la permanence de l’objet est la connaissance par l’enfant que les objets qui l’entourent existent à l’extérieur de lui, mais aussi et surtout qu’ils continuent d’exister, même s’il ne les perçoit pas via l’un de ses cinq sens. » Donc il ne s’agit en rien de manipulation de la part de l’enfant mais bien d’apprentissages.
Connaissances sur l’éducation respectueuse
Il faut également plus de connaissances sur ce qu’est réellement l’éducation bienveillante. Bien trop souvent, il est là aussi confondu communication non violente et laxisme. Ce sont deux choses totalement différentes. Il faut remettre chaque chose à sa place. Je pense qu’il est important que certaines informations circulent. Aujourd’hui il y a eu des études, des recherches qui ont été faites prouvant qu’il est possible de faire autrement. Qu’une parentalité positive permet d’élever des enfants qui se sentent bien, qui ont confiance en eux, qui arrivent à faire des choix éclairés et en conscience. Quittons ce système où l’on essaye de nous transformer en bons petits soldats. C’était certainement nécessaire il y a plusieurs années. Aujourd’hui est une ère nouvelle, nous sommes en train de construire un monde nouveau. Un monde où chacun est libre, libre de choisir, libre de parler, de penser, d’être heureux et d’être respecté. Je ne suis pas là pour faire de différence entre les parents. Juste pour faire le bilan des méthodes connues et utilisées depuis des années pour lesquelles nous avons un grand recul et donc les méthodes d’une éducation différente.
Quand madame Polony demande « alors il me reste quoi pour éduquer mon enfant ? » on comprend alors qu’elle même manque d’outils et de connaissances à ce sujet. Et j’ai envie de dire, que nous passons TOUS par cette phase de questionnements et de manque d’actions à effectuer pour agir autrement. Moi la première avant de découvrir les différentes techniques possibles. Et vous savez quoi ? Au fur et à mesure que l’enfant grandit, nos méthodes vont changer. Car ce qui marchait un jour ne marchera plus le lendemain. Alors oui, c’est dur. Etre parent n’est pas inné. Oui, il faut tout le temps se remettre en question, chercher des informations, demander de l’aide parfois. Et alors ? Est-ce un réel problème ? Le bonheur familial n’en vaut-il pas la peine ? Lorsque vous allez commencer à vous orienter vers une éducation positive, vous allez vous posez toutes ces questions : « J’ai envie de m’orienter vers la parentalité positive. OK. Qu’est ce que je mets en place ? Comment je fais ? Par quoi je commence ? » L’inconnu fait peur, on a peur de se tromper, de faire les mauvais choix. « Et si jamais, mon enfant prend le dessus sur moi ? » Car oui, cette question nous a été induite inconsciemment lorsque nous étions enfant et elle fait partie de nos craintes.
Parentalité positive
Aujourd’hui il est question d’égalité entre les enfants et les parents. Bien sûr, les parents sont là pour poser un cadre rassurant pour l’enfant mais je pense qu’il est important que tout cela soit fait dans le respect. Et pour cela, je vous invite à garder cette phrase dite par Isabelle Filliozat lorsque vous punissez votre enfant par exemple « Mais en réalité, est-ce que ça permet à l’enfant de modifier son comportement ? » Si votre réponse est NON, alors pourquoi ne pas essayer une autre méthode ?
Pour aller plus loin dans l’éducation bienveillante
Pistes de lectures :
- Pour une enfance heureuse
- Au coeur des émotions de l’enfant
- Il me cherche
- Les mots sont des fenêtres
Listes d’accompagnants parentaux :
- SOS parentalité : hotline gratuite pour tous les parents
- Trouver un coach parental dans votre région
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